Instants promis, pressentis, fragiles et fugaces. ...
Chargé de nostalgie par son essence même, l’éphémère enrichit l’existence, donne une intensité au regard que l’on porte sur ce qui nous entoure. Parfois même, il favorise cette exaltation de l’âme, ces palpitations du cœur, juste parce qu’à cet instant infime, par l’expression de la beauté, de la bonté, de l’émotion, nous percevons quelque chose jusqu’alors invisible à nous mais de caractère divin.
La rencontre, au cours de mes cheminements littéraires de ces dernières années, de deux écrivains d'époques et de cultures très éloignées ont conforté ce précieux sentiment. De Katherine Mansfield (Nouvelle-Zélande) qui révèle si subtilement l'expression de l’intime et de l’éphémère, jusqu'à ce merveilleux voyage poétique avec les haïkus de Bashô (Japon), cette beauté de l’instant présent, presque invisible à ceux qui traversent trop vite le cours de leurs années …
Enfin des rencontres humaines exceptionnelles parce qu’uniques, éphémères aussi parfois, la découverte d’une affinité d’âme dans l’émotion partagée, dans l’exaltation d’un moment particulier pour la beauté, pour la grandeur d’une idée, pour la réalisation d’un projet …
Cette palpitation du désir, de la vie dans l’éphémère, c’est la photographie qui m'offre le moyen la retenir un peu plus longtemps, d’emmener l’émotion un peu plus loin d’estraire la magie de l’instant, le mystère de l’humain, de dévoiler la beauté ou l’émotion.
Mes talents dans ce domaine n’ont aucune prétention, et mon regard derrière l’objectif restera modeste devant la beauté, l’être ou le sentiment Ma seule prétention est simplement celle de capter et de retenir un peu l’éphémère de l’existence.
Je dédie ces regards à mon compagnon de chaque heure (et époux), à notre amour, à notre complicité de tous les instants et de toutes les émotions, à l’harmonie que nous partageons dans la quête de ces richesses impalpables que nous découvrons chaque jour autour de nous au travers de la sensibilité des âmes que nous rencontrons.
Lysianthus

Merci de votre courtoisie

Voici les jours les plus longs de l’année, aux frais matins ensommeillés encore chargés de tous leurs mystères.
La nuit ne s’était pas encore éclipsée lorsque nous avons poussé la grille du jardin, mais les premières lueurs du petit jour n’étaient pas loin, bleuissant déjà notre voûte étoilée.
Une rafraîchissante pluie d’été, quelques minutes auparavant, avait éveillé des émanations subtiles, mélange de terre mouillée, d’herbe tendre et de fragrances inconnues, et l’atmosphère était légère et limpide.
La naissance du jour est instant sacré, offrant toute sa candeur au promeneur solitaire et silencieux. . Chargé de rituels, vierge de tout bruissement et de tout mouvement, en attente de cette symphonie que nous offrira bientôt la vie ; mais pour l’instant, simplement de timides petits cris d’oiseaux, une petite rumeur qui court de jardin en jardin, dans les frondaisons des arbres, quelques craquements de brindilles dans la forêt …
Il suffit alors simplement de regarder ….
A l’autre bout de cette belle journée promise, après l’épopée quotidienne mais glorieuse de la vie, le languissant coucher du soleil offrant dans une ultime caresse à cette vaillante nature, quelques minutes d’une beauté exceptionnelle et grandiose, où chacun et chacune se revêt d’un somptueux voile lumineux..